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Un chirurgien quitte le dernier hôpital opérationnel de Gaza

Des centaines de patients ont désespérément besoin de son aide, mais il n’a plus rien à faire pour eux.
Il s'agit du chirurgien palestino-britannique Ghassan Abu Sitta qui a déclaré à son équipe que le moment était venu de quitter le dernier hôpital encore pleinement opérationnel de la ville de Gaza, l'hôpital Al-Ahli, dont les murs tremblaient sous les tirs des chars israéliens et qui ne disposait plus de médicaments anesthésiques pour les opérations.

Il a déclaré à l’agence Reuters, ce vendredi, le lendemain de sa sortie de l'hôpital pour se rendre à pied au camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza : « C'était un véritable cauchemar. Laisser 500 blessés et savoir que vous ne pouviez plus rien faire pour eux est la chose la plus déchirante que j'ai jamais eu à faire».

Il a posté sur le réseau social X (Twitter) :

Israël a ordonné aux habitants de la moitié nord de la bande de Gaza, qui comprend la ville de Gaza, d'évacuer alors qu'il poursuit sa campagne visant à éliminer le Mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) qui dirige la bande. Tous les hôpitaux du nord ont cessé de fonctionner.

Le ministère de la Santé a déclaré qu'au 16 novembre, seuls neuf des 35 hôpitaux de la bande de Gaza fonctionnaient, même si ce n'était que partiellement. Le ministère a déclaré que le nombre confirmé de martyrs palestiniens dépassait les 11 500 vendredi, dont au moins 4 700 enfants.

Les hôpitaux de Gaza sont débordés et souffrent d'un manque de fournitures depuis que les forces de l’occupation israélienne ont commencé leur campagne pour éliminer le Hamas.

Abu Sitta a déclaré lors d'un appel en ligne : "L'hôpital Al-Ahli était plein à craquer de blessés et nous avons travaillé toute la nuit (mercredi). Aux premières heures de (jeudi)... nous avons réalisé que nous étions à court de médicaments pour les appareils d’anesthésie et a dû arrêté la salle d’opération.

"L'hôpital était rempli de blessés"

Abu Sitta a déclaré que lui et son équipe ont été occupés ces dernières semaines à soigner spécifiquement les personnes blessées après qu'une frappe aérienne israélienne a ciblé une mosquée voisine et après que les forces israéliennes ont encerclé et pénétré dans l'hôpital Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza.

Il a ajouté qu'un message reçu par l'hôpital Al-Ahli indiquait qu'il était également encerclé par des chars israéliens.

Reuters n'a pas pu vérifier dans l'immédiat la situation à l'intérieur et aux alentours de l'hôpital Al-Ahli. L'armée de l’occupation israélienne affirme que le Hamas dispose de tunnels et de centres de commandement sous et à côté de certains hôpitaux, une accusation que le Hamas nie.

Lors de sa marche de l'hôpital au camp de réfugiés, qui a duré cinq heures, Abu Sitta a déclaré avoir vu des « scènes de destruction » et des corps jetés dans la rue.

Il a ajouté que les patients nécessitant un traitement restaient à l'hôpital Al-Ahli et qu'aucun autre hôpital du nord de Gaza n'était pas en mesure de les accueillir.

«En gros, aucun hôpital ne fonctionne actuellement dans tout le nord de Gaza», a-t-il déclaré.

Abu Sitta à l’ intention de faire une pause pour le moment.

Il a déclaré : « Nous avons mené des opérations sans arrêt la semaine dernière depuis le siège de l'hôpital Al-Shifa. J'ai pris la décision de dormir jusqu'à ce que je sache ce que je voulais faire ensuite».

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